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Non, les Cataractes ne sont pas une «équipe Cendrillon»


 

 Guillaume Arcand 

Pour la première fois depuis 2016, les Cataractes seront en demi-finale. Rien de surprenant ici.

Quoi, vous pensez qu’un club classé 7e ne peut rien faire?

Surtout que Shawinigan n’a rien d’un club de 7e rang. À noter qu’il y avait pas moins de 7 (oh mais quel coïncidence) clubs aspirants cette année dans la LHJMQ.

Mais est-ce que les Cataractes étaient le «pire» club aspirant du groupe? Non. Et non, cette équipe n’est pas non plus «l’équipe Cendrillon», pas du tout.

«Huskies en 5»

Au premier tour, les Cataractes avaient la tâche de battre les Huskies, une très jeune équipe n’ayant que 3 joueurs de 19 ans.

Shawinigan a gagné 3 des 4 affrontements entre les deux clubs en saison régulière par des marques de 7-0, 5-0 et 4-3. Celui gagné par les Rouynadien? C’était le 26 mars. Par la marque de 2-1.

Alors que les Cataractes étaient privés de Mavrik Bourque, Charles Beaudoin et Angus Booth. Ça veut en dire beaucoup.

Bref, la série s’est déroulée en ce sens. 2 des 3 matchs étaient serrés et s’est terminé par la marque d’un seul petit but. J’espère que le gardien de 20 ans Samuel Richard a reçu beaucoup de félicitations de ses coéquipiers.

Je me demande qu’est-ce que des équipes comme Gatineau et Québec auraient comme force de frappe avec Richard, considérant que ces deux clubs font ou ont fait confiance à des gardiens de 20 ans durant ces séries…

Le premier match s’est déroulé en sens unique, et la formation de Brad Yetman avait l’air visiblement mal préparée. Ce que les Cats devaient faire, dans ce contexte, sans trop faire de calculs actuariels?

Gagner ce match par une grosse marge… CE QU’ILS ONT FAIT. MAIS OUI.

Bref, jusqu’ici, aucune déception pour les Shawiniganais. Aucune. Dire qu’on pensait, il y a à peine 2 mois, qu’une déception éliminatoire à Shawinigan était inévitable.

Vous allez me dire ”oui mais c’est juste les Huskies”

Ok. C’est vrai. Ce qui est aussi vrai, c’est que plein de gens ont dit «Huskies en 5», «Richard va voler cette série, vous n’êtes pas prêts!» et «Nous sommes un club d’identité, attention à nous».

Bref, Shawinigan a fait ce qu’il devait faire et n’est pas tombé dans le piège, contrairement à ce que certains pensaient. Rien à voir donc avec une équipe Cendrillon ici.

«Olympiques en 4-5»

”Mais quelle surprise! Les Cataractes ont réussi à balayer les Olympiques! Mais comment est-ce que la formation de Daniel Renaud a pu causer une aussi belle surprise? J’ai mis Olympiques en 4 moi! C’est clairement l’équipe cendrillon.»

Ce genre de parole est probablement prononcé par des gens n’ayant pas vu beaucoup d’ action impliquant les Cataractes en plus de seulement suivre la LHJMQ en regardant que les pointages et le classement.

Oui, voir les Olympiques être balayés est quelque chose de surprenant. Cependant, si quelqu’un avait dit, en début d’année, qu’un club qui était top 3 au classement général avant que des joueurs importants qui sont à une moyenne de 2 points par matchs tombent au combat pour une longue période de temps, avec un bon système défensif et le duo de gardiens le plus expérimenté de la ligue en début de saison pourrait réaliser le balayage d’un bon club n’ayant toutefois pas atteint leur pleine maturité, est-ce qu’elle aurait été regardée de travers?

La réponse: non.

Parce que c’est en plein ça qui s’est produit!!!

Bien oui, je viens de décrire les Cataractes, qui ont assez souffert des pertes de Bourque et Bourgault pour baisser aussi bas qu’au 7e rang.

En santé, on peut voir en grande partie la réelle force de frappe de ce club! Si le premier trio des Cataractes, composé de Bourque, Bourgault et Nadeau, est dominant (et dominant est un gros euphémisme), leur système défensif est incroyable.

Ce système défensif laisse les autres équipes entrer dans la zone. Et c’est tout. Il ne se passe plus rien par la suite. Près du filet, c’est très difficile d’affronter les Cataractes.

C’est ce qu’on a pu témoigner face aux Olympiques. Tous les attaquants n’ont fait que des entrées de zone, comme si les Zach Dean, Simon Pinard, Manix Landry, Cole Cormier, Antonin Verreault, Samuel Savoie, Mathieu Bizier ne savait faire qu’une seule chose: des entrées de zone.

Ensuite, jouer près du filet était une mission impossible pour Gatineau, surtout dans les matchs 2 et 3, où les Gatinois n’ont marqué qu’un seul petit but.

Les Cataractes ont eu le contrôle du rythme et du jeu pendant une bonne partie de la série, surtout dans leur zone. Bref, rien à voir d’un club de 7e rang.

On a reconnu une équipe de compétiteur, car lorsque Gatineau ouvrait la machine et échappait au système efficace et hermétique des Cataractes, il est certain que les représentants de la Cité de l’Énergie ont rencontré une certaine difficulté… mais ils se sont relevés, et surtout, ont trouvé le moyen de gagner!

C’est ça, un club de gagnants. Et non pas une équipe Cendrillon qui finit par se faire ramener sur Terre.

Paradoxe Bourgault-Bourque-Nadeau

Ce qui est drôle, c’est que certains diront que Shawinigan n’est mené que par un seul trio.

Si ces gens n’ont pas assurément pas l’inscription «match des Cataractes» inscrite très souvent dans leur agenda! Ils ajouteront ensuite que ce premier trio… n’est pas en mesure de transporter un club vers la finale!!!

Ok. De un, le premier trio est assez puissant, et quand je dis puissant, c’est que c’est assez pour égaler le talent de 4 lignes réunies de bien des équipes en séries cette année.

Les 68 points de Bourque le placeraient dans des top 3 des meilleurs marqueurs de biiiieeeennn des équipes. Et il a réalisé ça… en 31 matchs! EN DÉÇA DE LA MOITIÉ DE LA SAISON. Sa moyenne de points par matchs est meilleure que celle de Johsua Roy, en passant.

De plus, les Cataractes, ce n’est pas juste cette première ligne. C’est aussi 3 excellents joueurs de 20 ans. Certains vous diront «Ah mais les 20 ans des Cats n’ont rien d’extraordinaire, la preuve: je ne sais pas c’est qui.»

Devinez quoi. Ces gens ont raison. Ils ne connaissent pas ces joueurs, en effet… car ils en savent peu. Zachary Massicotte et Martin Has, 2 défenseurs de 20 ans, forment une première paire musclée qui mettent les meilleurs éléments adverses dans un néant offensif total.

Loris Rafanomezantsoa est aussi un autre très bon défenseur défensif opérant dans le fabuleux système de Daniel Renaud. De plus, de jeunes défenseurs offensifs au nom d’Isaac Ménard, Jordan Tourigny et Angus Booth, sont capables de bien relancer le jeu, et complètent bien le top 6.

Je n’ai pas encore parlé de Charles Beaudoin. Je n’ai pas encore parlé de Pierrick Dubé, qui jouerait sur la première ligne de ce club si ce n’était pas de ce trio digne d’un match des étoiles de la LHJMQ. Je n’ai pas encore parlé de Lorenzo Canonica.

Je n’ai pas encore parlé du très bon gardien Antoine Coulombe. Tout ça, dans un style de jeu bien imbriqué par Renaud où chaque joueur a son rôle.

Et ceux qui disent «oui mais c’est quoi leur profondeur???», bien, les Olympiques étaient une équipe avec une belle profondeur. Il faut croire que les Cataractes étaient assez bons pour la freiner.

Sans parler du fait que William Veillette a été blessé pour toutes les séries jusqu’ici.

Je dis ça de même.

Belle équipe Cendrillon, hein?

Adversité malgré la fiche de 6-0

Ce qui est drôle, c’est que certains diront que les Cataractes n’ont pas encore rencontré d’adversité dans ces séries, ce qui pourrait leur nuire… euhhhh vous savez que ce club est passé d’une position dans le top 3 de la ligue à une 7e position à cause de blessures?

D’ailleurs, voici certains alignements utilisés par ces Cats cette année, juste pour vous donner une idée de la chose…

Ok, ils sont invaincus en séries… Mais ça ne veut pas dire qu’ils n’ont pas vécu d’adversité! Premièrement, on peut parler du fait qu’ils ont affronté Samuel Richard. Pas besoin de développer ici.

De plus, ils ont passé bien près d’échapper le match 3 à Rouyn-Noranda en prolongation après avoir mené 2-0. Ils ont retroussé leurs manches pour le remporter.

Ils ont passé bien près d’échapper une avance de 3-0 dans le match 1. Ils se sont repris pour gagner ce match en prolongation.

Dans le match 3, encore face à Gatineau, ils ont fait beaucoup de revirements dans leur zone et en zone neutre, alors que leur jeu était amorphe, se fiant beaucoup à leur gardien (bref, ils m’ont fait pensé aux Rangers). Ils ont réussi à mettre la main sur ce match face à un adversaire qui était déjà, oh combien coriace, en plus de jouer avec l’énergie du désespoir.

WITNESS HISTORY

Le prochain adversaire des Cataractes sont les Remparts. Cette année, c’est quoi la fiche des Cataractes contre les Remparts lorsque Mavrik Bourque joue? 2-0.

C’est pour ça que je crois que cette série va aller du côté de Shawinigan, et que cela n’aura RIEN de surprenant, malgré la force de frappe de Québec.

Shawinigan en 5.

Crédit photo: Cataractes de Shawinigan

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