
Cataractes de Shawinigan: le moment ou jamais?
8 janvier 2022
Guillaume Arcand
Des blessures. Des absences importantes par la faute de joueurs participant à des camps de la LNH. Des joueurs connaissant une saison difficile. Ce n’est pas ça, ni même d’autres restrictions reliées à la COVID-19 ( moi et mon ami en avons tellement trouvé que le sujet est devenu commun. Nous avons donc décidé d’être originaux en appelant ça le Zion, en l’honneur de Zion Willamson. On est drôle, hein?) qui vont arrêter les Cataractes de Shawinigan, eux qui sont positionné au 4e rang, à quelques points du 1er rang du classement général, au moment d’écrire ces lignes, quelque part au début du mois de janvier.
Comment accueillir cela chez les partisans? Évidemment, comme une bonne nouvelle, mais aussi, comme un bon soulagement après avoir vécu 2 saisons à ne pas franchir les 20 victoires (2016-18), une autre saison à ne pas jouer au-dessus des attentes (2019-20), ainsi qu’une autre campagne, oh combien prometteuse en saison, mais qui s’est gâchée suite à un parcours éliminatoire désastreux (2020-21).
ENFIN!
Qu’est-ce qui rend les Cataractes, cette puissance de la LHJMQ, telle qu’elle est aujourd’hui? Ça commence par Mavrik Bourque, 3e choix au total du repêchage 2018 de la LHJMQ, et Olivier Nadeau, 5e choix au total du même repêchage de l’année suivante, en 2019.
Ces deux hauts choix, menant l’offensive shawiniganaise, sont appuyés par plusieurs autres joueurs offensifs de talent, ici et là.
La défensive? Un très bon mélange de joueurs de 20 ans, de jeunes, et de ”x factor”.
Sans oublier un excellent duo de gardiens qui fait bien des jaloux.
Bref, cette équipe est prête à aller à la guerre! Il n’y a pas grand-chose à critiquer.

Cependant, du trio de 20 ans sélectionné pour aller faire face à la jungle, il n’y a aucun joueur qui fait partie de la reconstruction débutée de 2017-18. Aucun.
Je sais que les 20 ans actuels dans la LHJMQ étaient des recrues (ou probablement encore dans le Midget AAA) en 2017-18, mais au nombre de joueurs nés en 2001 acquis par Mondou depuis la fameuse première saison de reconstruction, il n’y en pas un seul du lot qui sera là pour défendre les couleurs des Cats au printemps prochain.
Donc on a sacrifié toute une saison, pour… pouvoir repêcher Mavrik Bourque seulement? Sérieusement? Ne vous demandez pas pourquoi cette reconstruction a été longue après ça…
Et puis, quand on connaît ENFIN un bon succès en saison régulière? Ce même succès ne se traduit pas en séries.
Regardez ce qui s’est passé en 2015, en 2017 et en 2021. Shawinigan a été sorti, ces trois années, au premier tour par des clubs qui étaient, au mieux, à ,515.
Oui, chaque fois, il ne s’agissait pas du même groupe, MAIS il s’agissait du même DG, Martin Mondou.
Je ne suis pas certain, qu’à l’aube de la saison 2017-18, Mondou et les actionnaires des Cats se sont réunis pour discuter d’un plan qui impliquerait une équipe aspirante en 2022 et ce, avec aucun joueurs de 20 ans ayant initié ce cycle.
Vous savez pourquoi les Huskies de Rouyn-Noranda ont fait des Knights de London d’eux-même en gagnant 2 fois la Coupe du Président dans un espace de 3 ans (2016 et 2019)?
Le nombre de joueurs de l’édition 2018-19 qui a fait partie de cette équipe de rêve à cause d’une transaction était de… 3! 3!!! N’en déplaise aux braillards jaloux qui ont tenté de discréditer Rouyn-Noranda durant toute l’année en martelant que le club s’est «boosté» une équipe à coup de transactions… Tout le reste, absolument tout, dont le trio de 20 ans, a été acquis via le repêchage.
N’allez pas chercher plus loin…
Reconstruction à venir
Coup de théâtre! Le hockey junior vient par cycle! Même les Huskies n’ont pas pu y échapper, alors qu’on s’est mis à croire que ça pouvait être le cas.
Évidemment que Shawinigan possède plusieurs jeunes joueurs intéressants. Mais si j’avais un message à passer à ce groupe de jeunes nés entre 2003 et 2005, que je passerais en dehors d’un moment de joie ou de deuil dans leur cas, c’est que s’ils veulent vivre l’expérience de jouer en séries pour un club aspirant aux grands honneurs après cette année, ce rêve passera par une transaction.
N’allez pas croire que Shawinigan ne va pas vendre lors des 2 prochaines saisons. C’est ce qui va se produire.
S’ai a fallu 4 ans pour enfin avoir de quoi de potable, dans un processus qui s’est échelonné entre 2017 et 2021, après 2022, ça va être quand, la prochaine année où on pourra rêver à une parade dans la Cité de l’Énergie? 2026, si tout se passe bien.
Possible mécontentement généralisé?
Mais la menace d’une transaction pour ces jeunes dans les années à venir, ce n’est pas dramatique. Ce n’est pas pour tout de suite, et puis, pour ces joueurs évoluant dans le junior, ils savent à quoi s’attendre, et surtout, qu’ils ont signé pour ça.
C’est plus pour les partisans que je m’inquiète.
Par «moment ou jamais», j’insinue ici qu’un autre échec en séries pourrait évidemment provoquer une grogne chez eux. Une grogne incomprise.
Pourquoi? Si vous pensez que Martin Mondou joue son travail cette année, vous tombez dans le panneau! Il a gagné la Coupe Memorial en 2012, ça pardonne tous les maux. Tous! Maudit…

Qu’est-ce que ça veut dire? Que les actionnaires des Cats vont être tolérants, et que le même cycle de 5 ans de 2017-22 va se dérouler de la même façon dans les 5 prochaines années… Comment voulez-vous que ça soit différent? C’est la même chose que l’après-Coupe Memorial. Même cycle de 5 ans.
Advenant un échec en séries 2022, qui sera suivi d’autres saisons où les victoires se feront plus rares, c’est certain que les partisans des représentants de la Cité de l’Énergie ne seront pas autant patients envers le GM qui a rapporté une Coupe Memorial à leurs favoris. En tous cas, moins patient que les actionnaires et les propriétaires de l’équipe…
Qu’est-ce que je ferais si j’étais en pouvoir de faire quoi que ce soit? J’aurais averti Mondou que son job est en jeu, en lui disant que 2022 est l’année critique si on se fie à ses précédents plans quinquennaux, qui semblent être son cheval de guerre.
Je serais étonné que ceux qui sont réellement en position de faire des actions de ce côté ne pensent pensent comme moi.
2022, l’année moralisante
Pour éviter de se donner une réputation de «chokeur», comme on dit dans le jargon (si ce n’est pas déjà fait).
Pour éviter qu’un cycle quinquennal est mis aux vidanges, où une longue reconstruction n’aura servi qu’à deux échecs en séries (en 2021 et possiblement, en 2022).
Les Cataractes se doivent de ramener la Coupe du Président à Shawinigan au printemps. Ou du moins, baisser pavillon de façon honorable (par exemple, bien après le premier tour…).
Cela va faire oublier, ou même compenser, les prochaines années qui risquent d’être difficiles pour le moral des partisans.
Crédit photo: Cataractes de Shawinigan, La Voix du Sud, La Tribune