
Quand la réalité dépasse la fiction, la légende de Slap Shot
10 février 2017
Daniel Vanier - Fanadiens.com - Montréal
Nous connaissons tous le film Slap Shot(Lancer frappé dans sa traduction Québécoise ) Cette comédie célébrera son 40ème aniversaire ce mois-ci. Sorti en février 1977, Slap Shot a marqué les fans de hockey. Ce film avait tout plein de personnages mémorables, mais ce fut surtout son doublage en joual Québécois qui a été la raison de son succès phénoménal ! McFly EVT,dans le cadre du festivals SPASM, présentera des projections du film les samedi 11 (demain !) et 18 février prochain à l’Igloofest. Voici un petit retour sur ce film culte!
Une fiction inspirée de la réalité
Dans le film les Chiefs sont l’équipe de la ville de Charlestown. Ils ont en fait été inspiré par les Jets de Johnston, équipe dans laquelle évoluait Ned Dowd le frère de Nancy Dowd qui a écrit le scénario du film. Un peu drôle que, peut-être un des plus grands films de gars qui soit, fut écrit par une femme ! Quoique, comme dirait ma chum Katia, il n’y a pas vraiment de films de gars ou de filles dans le fond !
Lors d’une conversation téléphonique avec son frère, celui-ci lui apprends que c’est probablement sa dernière saison à Johnston car la propriétaire va vendre l’équipe. Curieuse, sa soeur lui demande: À qui appartient les Jets ? Il réponds qu’il ne le sait pas. Nancy Dowd décide alors d’aller voir un match et découvre ce hockey brutal. Elle découvre aussi les trois frères Carlson et Dave Hanson. Il n’en fallait pas plus pour qu’elle soit subitement inspirée pour l’écriture d’un des meilleurs films de hockey de tous les temps!
Un casting génial !
Nancy Dowd pond donc ce scénario: Les Chiefs joueront dans la ligue Fédérale. Il y a peu de gens qui se rendent a leur matchs, l’équipe fait donc peu de revenus. Tellement que leur propriétaire inconnue demande au directeur-général, Joe McGrath, de faire toutes sortes de publicités loufoques aux joueurs, dont une parade de mode. Les rumeurs commencent à circuler parmi les joueurs. La mine locale où la plupart des gens de la ville travaillent, risque de fermer. Si c’est le cas l’équipe devra faire faillite. Juste avant que l’annonce officielle arrive, le joueur-entraîneur Reggie Dunlop a vent que la mine va effectivement fermer et que cette saison sera donc la dernière des Chiefs.
En plus de ses efforts pour se réconcilier avec son ex-femme Francine, qui adore Reggie mais déteste sa carrière, Dunlop doit maintenant focusser sur comment faire renaître l’intérêt des proprios dans l’équipe, sachant que si l’équipe fait faillite, sa carrière de joueur est terminée. Sans mettre personne au courant de son plan,il commence a laisser traîner une rumeur que les propriétaires négocient une vente de l’équipe avec une ville de la Floride. Il décide aussi que le hockey de “goon” sauvera l’avenir de l’équipe. Plus les matchs seront violents et plus les gens achèteront des billets pour y assister !
Paul Newman fut choisi pour ce rôle de Reggie Dunlop. Il était au summum de sa carrière venant de tourner The Sting 4 ans avant et un peu auparavant Butch Cassidy and the Sundance Kid ainsi que Cool hand Luke. Il y avait d’autre grands acteur qui avaient auditionnés, notamment Al Pacino et John Travolta mais, Newman etait le seul d’entre eux qui savait patiner ! Ce fut un excellent choix finalement car Paul Newman est tout simplement merveilleux en Reggie Dunlop !
Nancy Dowd eut par la suite un éclair de génie ! Elle suggère au réalisateur, George Roy Hill, de donner la chance aux frères Carlson et a Dave Hanson de jouer leur propres rôles ! Le tournage du film avait lieu après la saison des Chiefs, mais Jack Carlson fut rappelé par les Oilers d’Edmonton pour les séries éliminatoires. Davey Hanson pris alors la place de Jack et l’acteur Jerry Houser fut choisi pour interpréter le rôle de “Dave ‘Killer’ Carlson.” Les joueurs ont alors échangés leurs noms et c’est ainsi que naquirent des personnages légendaires du cinéma: le trio des frères Hanson !
Notons que durant la saison de 1975-75 avec les Jets de Johnstown, Davey Hanson a accumulé 10 buts 24 passe et 249 minutes de pénalités en 72 matchs. Jeff Carlson, l’ainé des 3 frères a joué 64 parties avec les jets amassant 15 buts 32 passes et un joli 250 minutes de pénalités. Jack Carlson fait encore mieux que son frère (ou pire c’est selon ! ) Il a jouer 50 parties avec les Jets accumulant 27 buts, 22 passes et 246 minutes de pénalités. Il est ensuite passé aux Fighting Saints du Minnesota dans l’Association mondiale de hockey. Il n’a pas changé sa façon de jouer comme en fait foi sa fiche de 5 buts et 5 passes accompagnée de 83 minutes de pénalités en 32 matchs. Steve Carlson, le plus jeune des 3 est plus tranquille au niveau pugilistique, mais n’est pas un ange pour autant. Il a obtenu 30 buts, 58 mentions d’aide et 84 de pénalités en 70 matchs avec les Jets. Comme on peut le voir, tout comme dans le film, ces gars-là était capable de jouer au hockey et de marquer des buts, mais disons qu’ils étaient capables de se battre aussi !
La fiction finit par devenir une réalité
Nous disons souvent que la réalité dépasse souvent la fiction. C’est vraiment le cas avec le film Slap Shot ! À un certain moment dans le film, les policiers viennent arrêter les frères Hanson après un match. Bill “Goldie” Goldthorpe, celui qui a inspiré le personnage du psychopathe Ogie Ogilthorpe de ce film, à fait 18 séjours de prison et ses véritables cheveux sont encore plus horrible que ceux du personnage comme vous pouvez voir sur la photo ! Sa carrière a duré de 1973 à 1984 et il était réputé pour son jeu ultra-violent : en 194 matchs lors de sa carrière, il a été puni 1132 minutes. Juste ça ! Sa carrière s’est presque toute déroulée dans les circuits professionnels mineurs : il n’a jamais joué dans la Ligue nationale de hockey et n’a joué qu’en de rares occasions dans l’autre circuit majeur de l’époque, l’Association mondiale de hockey.
Ses prestations sur et hors de la patinoire lui valurent même une garde à vue pour une bagarre à l’aéroport de Green Bay. Il fut suspendu trois matches pour être aller casser la figure de Bob O’Reilly au banc de pénalité. Goldie a fait 18 séjours en prison ou garde à vue et a été deux fois hospitalisé dans un état critique. Tout un phénomène !
Blake Ball jouait pour sa part le rôle de: Gilmore Tuttle dans le film. Dans la réalité, il était surnommé “Badman” principalement du à son grand nombre de minutes de pénalités accumulées. 362 minutes en une seule saison et 5 autres saisons de plus de 300 minutes ! Ball a continué de jouer au hockey professionnel jusqu’à la fin des années 70. il est décédé en 2006.
Finalement, Les Jets de Johnstown sont dissous en 1977 quand le principal commanditaire fait faillite. Le club est recréé sous le nom de Chiefs de Johnstown, en hommage au film, et un logo identique à celui de l’équipe imaginaire de Charlestown. Au terme de la saison 2009-10, l’équipe est relocalisé à Greenville en Caroline du Sud pour devenir les Road Warriors de Greenville. Voici une photo du centre ville de Johnstown à 5h15 pm un jour de semaine…
La magie de Slap Shot
Slap shot a vraiment transcendé les époques.Il n’est pas rare de voir trois générations d’une même famille qui ont visionné ce film. Cette comédie a littéralement changé la vie de plusieurs personnes.
«C’est sûr que Slap Shot a changé ma vie, admet Yvon Barrette qui joue le rôle de Denis Lemieux le jeune gardien de but des Chiefs, dans une entrevue avec le Journal de Montréal.
«Le film a été tourné il y a 40 ans et on m’en parle encore aujourd’hui. Régulièrement encore, on me demande de dire ma célèbre réplique: “Trade me right fucking now!” Je suis allé parler du film à différents endroits dans le monde, comme aux États-Unis et en Allemagne. J’ai signé des photos de Denis Lemieux avec des écritures en japonais!»
Si ce film à changé la vie des acteurs, il à aussi changé celle de certains fans ! C’est le cas de Alexandre Paquette que nous découvrons dans l’excellent documentaire Du hockey propre: Petite histoire d’un film culte. Quand lui et son frère ont commencé à faire et à vendre des t-shirts des Chiefs, l’équipe de hockey fictive dépeinte dans le film, c’était pour le plaisir. Aujourd’hui, ils sont propriétaires de l’entreprise Madbrothers, dépositaire officiel des produits dérivés du film. « C’est une excellente affaire, parce que c’est un marché qui ne s’essouffle pas, se réjouit-il. C’est assez surprenant. Au début, on pensait que c’était juste connu au Québec. On a vite réalisé que les magasins au Canada anglais et aux États-Unis en voulaient. Maintenant, avec Internet, c’est l’Australie, l’Angleterre, l’Allemagne, la France… C’est complètement malade! »
C’est une évidence que le Québec entretient une fascination particulière pour le film Slap Shot, sorti en 1977. Des acteurs d’ici qui partagent l’écran avec Paul Newman, l’une des plus grandes vedettes de l’époque. Les fans apprécient la traduction Québécoise et récitent par cœur les répliques d’une vulgarité inouïe. Slap Shot, c’est un film de hockey, c’est une comédie sur patins. Par contre ce film est tellement magique que même si vous n’aimez pas le hockey comme ma chum Katia, vous allez adorer ce film quand-même !
Nous vous mettons ici l’alléchant menu de la projection de Slap Shot demain soir, le 11 février à l’igloofest. Amateurs de Slap Shot voici donc un rendez-vous à ne pas manquer ! :
SLAP SHOT fête ses 40 ans!
McFly EVT fait équipe avec Igloofest pour célébrer le 40e anniversaire du film culte SLAP SHOT! Les samedis 11 et 18 février, McFly EVT prendra d’assaut le site d’Igloofest dans le cadre des festivités du 375e de Montréal. Au menu des soirées :
– Projection extérieure gratuite!
– Bar avec « toute sauf de l’osti de root beer »
– Shooter spécial : le « slap » shot
– Ambiance d’arena
– Animation live
– Boutique MadBrothers : merch exclusif du film Slap Shot
– Lunettes frères Hanson aux 250 premières personnes! (11 fév)
– Et plusieurs surprises!
HORAIRE
16h30 Ouverture de la zone Slap Shot
17h30 Projection Slap Shot (version condensée : 1h15)
18h55 Séance d’autographe avec Yvon Barrette
19h : DJ Igloofest
Quelques citations célèbres du film en version Québécoise
« Donne-moi un coke ou d’l’orangeade… Toutte sauf d’l’ostie de root beer »
« Dave c’t’un tueur, Dave c’t’un killer, Dave, y’est magané »
« Trade me right fucking now »
« Ta femme, c’t’une lesbienne »
« Kessé qu’y a échangé contre ces freaks-là? Un jackstrap plein de marde? »
« M’a te péter la gueule mon tabarnak »
« J’l’ai eu, mon 30 sous! »
« Dunlop, criss de vieux singe, quand est-ce que tu prends ta retraite pour laisser la place à des plus jeunes? »
Principales Sources:
-IMDB
-Le documentaire Du hockey propre: Petite histoire d’un film culte. Réalisation : Sarah Fortin et Christian Laurence
-Le Journal de Montréal
Crédit photo, centre-ville de Johnstown: Laurent Couture.