Alex Newhook portera un numéro qui a beaucoup d’histoire chez les Canadiens de Montréal


 Daniel Vanier 

Lorsqu’Alex Newhook a choisi le numéro qu’il allait porter avec le Tricolore, il ignorait fort probablement qu’il choisissait un numéro qui avait beaucoup d’histoire et qui avait déjà été porté par un des meilleurs joueurs de cette concession de la LNH qui possède un passé très glorieux.

Le CH avait annoncé sur son compte Twitter, mardi le 11 juillet dernier, que Newhook avait choisi de porter le numéro 15 :

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Newhook semblait apprécier son nouveau numéro, mais surtout il semblait vraiment apprécier …son nouvel environnement

Il en avait plein la vue et était de toute évidence vraiment impressionné :

Le «15 » fût a été assez populaire dans l’historique de la formation montréalaise.
En effet, ce numéro a été porté par de nombreux joueurs chez les Canadiens de Montréal. Biblihockey avait publié la liste de tous les anciens numéros 15 de l’histoire du CH et cela nous a inspiré ce texte. Voici donc quelques-uns des numéros 15 les plus mémorables.

Les «numéros 15» mémorables du CH

Jesperi Kotkaniemi

L’attaquant finlandais fut le 3e choix au repêchage de l’encan 2018 par le CH. Son arrivée fut difficile, car de nombreux partisans auraient préféré voir Montréal choisir Filip Zadina ou…Brady Tkachuk. Si le premier n’avait pas été vraiment un meilleur choix, il faut avouer que le 2e lui aurait été effectivement bien meilleur. On connaît l’histoire: Jesperi Kotkaniemi fut finalement la cible d’une offre hostile des Hurricanes de la Caroline que le Canadien décida de ne pas égaliser. Le finlandais est donc un membre des Hurricanes depuis. Bien qu’il fut finalement décevant lors de son passage à Montréal, celui qui était surnommé «KK» avait tout de même gagné l’affection de nombreux partisans lors de sa 1re saison et le défunt animateur de radio, Ron Fournier, avait même composé une chanson sur lui.

Kotkaniemi avait connu une bonne 1ere saison et il avait même battu un record en obtenant sa 18e passe de la saison sur un but de Paul Byron. Celui qu’on surnommait «KK» égalisait un record de concession pour le plus grand nombre de mentions d’aide par un jeune de 18 ans qui avait été établi par Mario Tremblay lors de la saison 1974-75, puis égalisé une première fois par le défenseur Petr Svoboda, en 1984-85. Il a plus tard battu ce record en obtenant une 2e passe dans le match et sa 19e de la saison sur le but gagnant de Tomas Tatar. Kotkaniemi avait terminé la saison 2018-19 avec 23 passes ainsi que 11 buts pour un total de 34 points en 79 matchs joués :

Malheureusement, ça s’est gâté par la suite. Le joueur de centre a obtenu seulement 6 buts et 2 passes en 36 parties la saison suivante. Bien qu’il fut blessé, lorsqu’il jouait il semblait souvent perdu sur la patinoire. À sa 3e saison, les déceptions ont continué avec une faible production de 5 buts et 15 passes pour 20 points en 56 parties.

C’est alors que les Hurricanes, avec une décision empreinte de vengeance, lui ont alors fait une offre hostile lors de la saison morte. Jesperi Kotkaniemi a donc pris la direction de la Caroline. Il n’aura finalement disputé qu’un total de 171 parties en 3 saisons avec les Canadiens de Montréal. Les partisans du Tricolore risquent tout de même de se souvenir longtemps de lui, mais ce ne sera malheureusement pas vraiment pour les bonnes raisons. Ce sera plutôt pour regretter amèrement la décision de Marc Bergevin et de son équipe d’avoir ignorer Brady Tkachukpour le choisir.

Paul Dipietro

Paul Dipietro fut un choix de 5e ronde des Canadiens de Montréal (102e au total) en 1990. Les dirigeants des Canadiens l’ignoraient lors de cette sélection, mais ce choix allait devenir très payant, car Dipietro deviendra un élément important de la 24e conquête( et dernière en ce jour) de la Coupe Stanley. En effet, lors des séries éliminatoires de 1993, Dipietro va aider fortement le Tricolore à mettre la main sur le trophée tant convoité aux termes d’une série finale remportée 4 à 1 contre les Kings de Los Angeles. Il comptabilise notamment 13 points (8 buts, 5 passes) en 17 rencontres de séries éliminatoires. Il va marquer 2 buts lors du 5e match qui va sceller l’élimination des Kings. Paul Dipietro était un gars humble et aussi un excellent joueur d’équipe. Encore aujourd’hui lorsqu’il parle du 1er de ces deux fameux buts, Dipietro ne prend pas tout le mérite, mais encense plutôt John Leclair qui a ouvert le jeu grâce à une mise en échec retentissante. Voyez le tout ici :

Ce but était le 1er du match et il fut suivi d’un 2e en 3e période qui fut lui le dernier but de cette belle victoire de 4-1 des Canadiens qui allait leur donner leur 24e coupe Stanley. Le 2e but de Dipietro est cette fois-ci survenu à la suite d’un bel échange avec Gilbert Dionne. Voyez le tout ici :

Paul Dipîetro ne fut jamais un grand marqueur, mais il à le don de réussir à marquer des buts très importants. En 2006, il inscrit 2 buts lors de la victoire historique de la Suisse face au Canada aux Jeux Olympiques de Turin. Voici son 2e but ici :

Après sa première saison dans la LNH et surtout ses premières séries éliminatoires qui se sont terminés avec la conquête ultime, Dipietro a disputé 3 autres saisons avec les Canadiens avant d’être finalement échangé aux Maple Leafs. Il va passer plus de temps dans la Ligue Américaine et dans la Ligue Internationale que dans la LNH au cours de ces deux saisons. Il va alors signer un contrat avec les Kings de Los Angeles. Voyant malheureusement que l’histoire se répète, Dipietro va décider de tenter sa chance en Europe. Il va tout d’abord signer un contrat avec une formation évoluant dnas la DEL, en Allemagne. Puis il va se diriger en suisse où il connaîtra une longue et belle carrière. Paul Dipietro aura jouer un total de sept saisons en Amérique du Nord et dix-sept en Europe. le natif de Sault Ste. Marie, en Ontario a finalement accroché ses patins à l’âge de 44 ans. Depuis, il sillonne les arénas de la Suisse en tant que dépisteur de l’EV de Zoug. Paul Dipietro n’aura pas été une grande vedette dans la Ligue Nationale de Hockey, mais il fut considéré comme un joueur très important en Europe. Chose certaine, tout au cours de sa carrière de joueur de hockey, il aura prouvé que le talent n’est pas tout pour faire carrière. Le talent sans la passion n’a aucune valeur. Il faut toujours les deux et le moins qu’on puisse dire est que Paul Dipietro ne manquait vraiment pas de passion. Les partisans des Canadiens de Montréal ont garder un très bon souvenir de ce petit joueur de 5 pieds et 8 pouces, mais qui possédait un cœur de géant !

Bobby Smith

Le 28 octobre 1983, le directeur général des Canadiens de Montréal, Serge Savard, effectuait une des meilleures transactions de sa carrière en envoyant l’ailier droit Mark Napier, l’énergique joueur de centre Keith Acton et un choix de 3e ronde ( avec lequel les North Stars vont sélectionner le centre Ken Hodge)

Bobby Smith viendra combler un besoin à Montréal en devenant le gros joueur de centre de 1er trio nécessaire aux succès d’une formation. Il va avoir une belle chimie avec l’ailier gauche Mats Naslund et celui qui était surnommé «le petit viking» va même connaître une saison de 110 points en évoluant à ses côtés. Naslund avait terminé au 8e rang des meilleurs pointeurs de la LNH. C’était quelque chose que nous avions pas vu depuis très longtemps à Montréal. Bobby Smith avait pour sa part inscrit 31 buts et 85 mentions d’aide pour 86 points bons pour le 22e rang des meilleurs pointeurs de la ligue.

En séries éliminatoires, ce duo a continué. de connaître du succès. Mats Naslund a terminé au 5e rang avec 8 buts et 11 passes pour 19 points en 20 matchs. Bobby Smith a pour sa part terminer au 15e rang des meilleurs pointeurs des séries avec une fiche de  7 buts et 8 mentions d’aide pour 15 points lui aussi en 20 parties jouées. Les Canadiens n’auraient fort probablement  pas soulevé la Coupe Stanley cette année-là sans la contribution du grand joueur de centre de 6 pieds 4 pouces et 210 livres.

Le natif de North Sidney en Nouvelle-Écosse a connu une très belle carrière dans la LNH. Il a disputé 1077 parties obtenant  357 buts et 679 passes pour un grand total de 1036 points. 

Réjean Houle

La plupart des plus jeunes partisans des Canadiens se souviennent surtout de Réjean Houle comme directeur général du Ch. Toutefois, avant de devenir directeur général, Houle avait effectué 2 passages comme joueur avec le Tricolore. Réjean Houle fut le tout 1er choix du repêchage de 1969. C’était alors que Sam Pollock avait négocié avec la LNH le droit d’obtenir les 2 meilleurs espoirs francophones. Un droit qui a duré seulement 2 saisons, car les autres équipes se sont plaintes(avec raison!) que c’était injuste. Nous vous reparlerons de tout cela dans un prochain article.

Celui qui était surnommé. «Peanut» a été un très bon joueur de 3e trio pour le Tricolore. Il a évolué longtemps en compagnie de son ami le fougueux Mario Tremblay. Houle a même connu une saison de 30 buts en 1977-78. Réjean Houle aura finalement évolué 11 saisons avec le Canadiens et 3 avec les Nordiques. Il  a participé à la conquête de 5 coupes Stanley. Au total, Houle  a joué 635 parties dans la LNH, terminant avec une fiche de 118 buts et 139 passes pour un total de 257 points.  Disons simplement qu’il fut un bien meilleur joueur de hockey qu’un directeur général pour les Canadiens de Montréal.

Bert Olmstead

Si les plus jeunes partisans du CH n’ont pas connu Réjean Houle comme joueur, ils n’ont assurément pas connu Bert Olmstead. Ce grand gaillard de 6 pieds et deux à évolué avec les Canadiens de 1950-51 à 1957-58. Olmstead fut le compagnon de trio de Jean Béliveau et de Bernard Geoffrion. Voici une photo de Olmstead avec Jean Béliveau au centre et Bernard Geoffrion à gauche :

Bert Olmstead n’avait pas le talent de marqueur de ses deux compagnons de trios, mais il était capable lui aussi d’accumuler des points. Olmstead était ce qu’on appelle un «power forward» c’est à dire le type de joueur capable d’apporter de la robustesse et de jeter les gants pour protéger ses coéquipiers tout en étant efficace offensivement en contribuant avec une 50 aine de points. Le solide gaillard de 6 pieds et deux pouces et 175 livres en a même obtenu 70 lors de la saison 1955-56. Bert Olmstead fut admis au temple de la renommée du hockey en 1985.

Maurice Richard

Finalement, le légendaire Maurice Richard a lui-même porté brièvement le numéro 15 avant de porter son célèbre numéro 9.En effet, le 23 Octobre 1943  son épouse Lucille donne donne naissance à une petite Huguette. Maurice Richard demande alors à porter le n°9, en hommage à ce bébé qui pèse neuf livres.  Le soir même  contre Boston, il promet de marquer deux buts, un pour la mère et un pour la fille, et tient parole. Il renaît au hockey. Et c’est ainsi que débute a s’écrire son incroyable carrière. C’est sous le numéro 9 que Maurice Richard connaîtra la gloire, mais il a tout de même porté le numéro 15 au début de sa carrière. Il est donc assurément le joueur le plus talentueux à avoir porté ce numéro pour les Canadiens de Montréal !  Le Rocket à évolué de 1942 à 1960 pour le Tricolore, marquant 544 buts et ajoutant 422 passes pour un total de 966 points en 978 matchs dans la LNH.

Les numéro 15 dans l’histoire des Canadiens

Voici la liste de tous les joueurs qui ont porté le 15 pour le Canadien de Montréal.

Les numéros 15 du Canadien
Alex Newhook depuis 2023
Sami Niku en 2022
Jesperi Kotkaniemi de 2019 à 2021
Chris Terry en 2017
Tomáš Fleischmann en 2016
P.A. Parenteau en 2015
George Parros en 2014
Petteri Nokelainen en 2012
Jeff Halpern en 2011
Blair Betts en 2011
Glen Metropolit en 2009 et 2010
Sergei Samsonov en 2007
Darren Langdon en 2004
Dainius Zubrus en 2000 et 2001
Éric Houde en 1998 et 1999
Pierre Sevigny en 1997
Paul Di Pietro de 1992 à 1995
Andrew Cassels en 1991
Bobby Smith de 1984 à 1990
Réjean Houle de 1977 à 1983
Glenn Goldup en 1975 et 1976
Ron Andruff en 1975 et 1976
Claude Larose de 1971 à 1975
Bobby Rousseau de 1961 à 1970
Jean-Guy Gendron en 1961
Wayne Connelly en 1961
Ab MacDonald en 1959 et 1960
Bert Olmstead de 1951 à 1958
Léo Gravelle en 1951
Eddie Dorohoy en 1949
Floyd Curry en 1948
George Allen en 1946-1947
Bob Fillion en 1945-1946
Bunny Dame en 1942
John Mahaffy en 1943
Irv McGibbon en 1943
Bill Meronek en 1943
Maurice Richard en en 1943-1944
Jack Adams en 1940-1941
Bill Summerhill en 1940
John Doran en 1940
Armand Raymond en 1940
Earle Robinson en 1940
George Brown en 1939
Des Smith en 1939
Joffre Desilets en 1936, 1937,1938,1939
Gus Leroux en 1936
Adie LaFrance en 1934
Paul-Marcel Raymond en 1933-1934
Art Lesieur en 1932
Gus Rivers de 1930 à 1932

Voici donc qui vient terminer cet article sur les numéros 15 des Canadiens de Montréal. Comme on a pu le constater, ce numéro a été porter par plusieurs très bons joueurs. quel type de joueur deviendra Alex Newhook ? il est trop tôt pour le dire. Bien entendu, on ne croit pas qu’il deviendra le prochain Maurice Richard du CH! Toutefois,  ila  beaucoup de potentiel et les partisans des Canadiens  peuvent espérer de très bonnes performances de sa part et qu’il se retrouvent ainsi parmi les bons joueurs qui ont porté ce fameux numéro 15.

L’avenir le dira !

Source: Biblihockey

Crédit photo d’entête: site officiel des Canadiens de Montréal

Crédit photos du texte :  Jesperi Kotkaniemi : Nhl.com, Paul Dipietro: by Robert Shaver/Bruce Bennett Collection/Bruce Bennett Studios via Getty Images, Bobby Smith : Marqueur.com, Réjean Houle : NHL.com, Bert Olmstead : RDS. Maurice Richard: NHL.com