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Jacques Goyette : l’histoire de l’ancien ailier droit de Mario Lemieux avec les Voisins de Laval


Par Daniel Vanier

Le nom de Jacques Goyette ne dira probablement pas grand-chose à la plupart d’entre vous. Pourtant cet ancien joueur des Voisins de Laval a déjà inscrit 76 buts et ajouté 94 mentions d’aide pour un mirobolant total de 170 points en 1983-84.

Il faut dire que son joueur de centre avec les Voisins de Laval cette saison-là était un dénommé…Mario Lemieux. Celui qui sera surnommé plus tard «le Magnifique», en avait profité de son côté pour connaître une saison de 133 buts et 149 passes pour un incroyable total de 282 points.

Toutefois, cela n’enlève pas tout le mérite à Jacques Goyette. Ça prend quand même du talent pour finir les jeux, qu,ils soient orchestrés par un amestro ou pas. Avec de telles statistiques, on aurait pu croire qu’il allait être repêché dans la LNH. Ce ne fut malheureusement pas le cas.

Jaques Goyette quitte le hockey

En fait, cette incroyable saison de Jacques Goyette fut sa dernière dans le monde du hockey professionnel.

Alors que son illustre coéquipier chez les Voisins fut le tout premier choix de l’encan de 1984 par les Penguins de Pittsburgh, Goyette fut pour sa part ignoré par toutes les équipes de la Ligue Nationale. Le principal intéressé a admis depuis qu’il s’était développé sur le tard et était aussi jugé trop petit et pas assez musclé pour la LNH bien qu’il mesurait 6 pieds et pesait 182 livres.

Goyette avait donc le choix d’évoluer une autre saison à Laval. Une décision qu’il refusait d’accepter.

Il détestait l’ambiance à Laval

L’ailier détestait vraiment jouer pour les Voisins. Les dirigeants n’étaient pas très intéressés de le signer au départ et, de plus, il avait découvert que l’équipe avait tenté de l’échanger lors de la saison 1982-83. Il ne se sentait donc pas du tout apprécier par cette organisation :

“Je n’étais pas vraiment important pour eux”.

De plus, Goyette a découvert qu’il y avait un réglement qui l’empêchait de joueur ailleurs dans La LHJMQ. Alors, c’était donc Laval pour $75 par semaine ou…Essayer autre chose.

Un essai dans la Ligue Américaine et une carrière de policier

Goyette opte donc pour faire autre chose. Ce dernier avait toujours voulu être un policier. Il décide donc de le devenir. Après une première année passée sur les bancs d’école, il a obtenu ( avec un coup de main de Mario Lemieux ) un essai professionnel avec les Skipjacks de Baltimore, qui était le club-école des Penguins de Pittsburgh dans la Ligue américaine de hockey.

Goyette s’y rend sans trop d’enthousiasme. Il connaissait le style de jeu rude et souvent salaud qui régnait dans cette ligue à l’époque et n’avait pas vraiment envie d’en faire partie :

«J’avais des amis plus vieux qui ont joué dans la Ligue Américaine, et je savais ce que ça impliquait. Je ne voulais pas cela. Je ne voulais pas être blessé en raison d’une stupidité qui changerait alors ma vie.»

Le futur policier avait déjà un an d’éducation sous la ceinture à ce moment-là et, comme mentionné plus haut, il avait toujours rêvé d’être officier de police. Ces pensées se sont donc promenées de plus en plus dans sa tête alors qu’il s’interrogeait sur son futur.

Ses performances sur la glace lors de cet essai professionnel l’ont aussi aidé à prendre sa décision. L’invitation pour le camp d’entraînement des Skipjacks était venue un peu de nulle part alors qu’il ne s’y attendait pas. Goyette n’était vraiment pas en forme et il a connu une horrible performance. Il a donc décidé d’abandonner le hockey et de demeurer dans les forces de l’ordre.

C’était une idée de Mario Lemieux

En 1983-1984, l’entraîneur des Voisins, Jean Bégin, a joint les deux joueurs après environ une dizaine de matchs. Cette décision fut prise suite à une demande de Lemieux, selon Goyette. Il se souvient encore de la discussion qu’il avait eu avec le proprio des Voisins :

«Le propriétaire de l’époque est venu me voir et m’a dit «Si tu joue avec Mario, tu va compter 35 buts». Je lui avais répondu : Si je joue avec Mario, je vais en compter au moins 50. il a ri de moi. Ils ne croyaient pas que je serais capable de faire ce que j’ai fait».

Goyette avait raison. La chimie fut effective immédiatement et elle a duré toute la saison :

«Les choses ont commencé rapidement. Nous étions comme Wayne Gretzky et Jari Kurri.»

Il y avait quand même de la pression.Une de choses dont se souvient le plus de ses moments où il a joué sur le trio de Lemieux fut la séquence de Mario de 61 matchs consécutifs avec un point, un record qui n’est pas battu encore aujourd’hui :

«Ça semble toujours facile quand tu regardes les points sur le papier, mais la pression qui allait avec n’était pas toujours facile à vivre. Il y avait plusieurs parties où nous n’avions toujours aucun point après 2 périodes»

Aucun regret et de bons souvenirs

“La vie prend des chemins différents. Cela a fonctionné de la façon que c’était censé fonctionner. Parfois la vie ouvre des portes et parfois elle en ferme d’autres.Le fait que j’ai joué avec lui a ouvert une porte. Ce n’est pas un regret.En fait, je n’en ai pas de regrets. Je pense que ma vie est très bien. Nous ne sommes pas les policiers les moins payés, à Laval, et j’ai une famille magnifique.”

Ses saisons avec les voisins lui ont aussi permis de connaître Mario Lemieux sous une autre perspective: :

«À cette époque il n’était pas «Le Magnifique», il était Mario. Bien sûr, il allait être un choix de première ronde, mais pour certaines personnes il est devenu un Dieu. Pour moi, il fut une bonne personne, pas un Dieu. Nous avons pris des chemins séparés parce que nos vies sont différentes. J’espère qu’il est toujours en santé et que sa famille va bien c’est ce qui est le plus important. Le passé est le passé.Nous avons eu beaucoup de plaisir».

Jacques Goyette pourra donc dire que le hockey lui a permis de côtoyer une de ses plus grandes vedettes. Il a recommencé à jouer au hockey depuis environ 3 ans, mais juste pour le plaisir et avec ses enfants. Il est un homme heureux qui n’a aucun regret.

Crédit photo : TVA Sports et Page des records de la LHJMQ

Source: Jason Mackey, «An officer and ‘Le Magnifique’: Lemieux’s first steady linemate followed path far away from the ice», The Gazette

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